Au cours de la nuit de la Saint Jean, la nuit la plus courte, dans la cuisine du château, deux jeunes gens s'affrontent, se séduisent, se repoussent, s'aiment... et se détruisent. Julie est la fille du Comte, Jean est le valet. Christine, la cuisinière, fiancée à Jean, figée dans ses préjugés, assiste au duel.

Si la situation trouve sa source dans une rivalité concrète et dans un contexte social réaliste (la maîtresse et le valet) qui relève de la lutte des classe,

c'est bien à un corps à corps nocturne et tragique auquel on assiste entre une femme et un homme. Car les deux personnages, dans leur désir de transgresser les codes sociaux qui sont les leurs (c'est de là que naît le drame), sont aussi mus par le désir (et la haine ?) qu'ils ont l'un de l'autre.

La pièce , après que l'acte sexuel ait été consommé, devient alors plus trouble et nous emporte dans des zones plus sombres, plus mystérieuses, plus universelles. Piégés par leurs pulsions, partagés entre attirance et rejet, lucidité et folie, leur histoire est un condensé de sentiments opposés et ambigus qui instaure une danse de mort qui se terminera par le suicide de la jeune femme.On assiste alors, fascinés, à la destruction « d'un des couples les plus complexes et les plus intrigants de l'histoire du théâtre »